samedi 13 août 2011

Bih-Bih au pays, quelle merveille !



publié le samedi 29 mai 2010
Voilà, je n’osais pas le dire… Je déteste Alice au Pays des Merveilles. Celui de Lewis Carroll j’entends. Là, récemment, rattrapée par l’actualité, je me suis même acheté une édition à 2€. Lorsqu’elle m’est tombée des mains et que j’ai voulu la placer dans ma bibliothèque, je me suis aperçu que j’avais déjà l’édition bilingue, je ne m’en rappelais plus. C’est que j’avais dû déjà réessayer : quand j’étais petite, mon grand frère m’avait offert l’album illustré ; il me faisait carrément peur, et j’étais tellement mal à l’aise que j’en faisais le tour pour ne pas apercevoir la couverture où figuraient les cartes à jouer ; je le recouvrais par la Belle au Bois Dormant, dans la même collection, exactement au même format.
Je déteste Alice au Pays des Merveilles et je n’osais pas le dire. C’est la même chose avec Peter Pan. Quelle barbe que la Fée Clochette dans la version imprimée. Mais cela ne se fait pas, surtout sur un blog littéraire, de dire qu’on n’aime pas un grand classique, que c’est barbant… On peut essayer de parler de Johnny Depp alors ? Parce que le film Neverland de Marc Forster, qui raconte la genèse du livre de Peter Pan, est un des plus beaux films que j’ai vus cette année-là. Et le chapelier fou de Tim Burton ?
Oui, oui, oui, trois fois oui, j’aime le chapelier fou de Tim Burton, et la Reine de cœur, et Alice, et le Chat, et, et ; et le combat avec le montre volant, et la chute dans le fond de l’arbre, et le thé, et, et, ... Et enfin on ne se sent plus mal de se dire que les personnages « bons », comme la Reine Blanche, le sont bien malgré eux, parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement, et sacrément tartignoles et parfaitement ennuyeux. Quelle autre classe, cette Reine Rouge ! J’ai plongé tout droit pendant deux heures, et sans me souvenir que je portais de grosses lunettes, dans l’univers d’Alice, dans l’incohérence du monde, et de ses soumissions. C’est même cela qui m’a fait dépenser les fameux deux euros, pour retrouver, pour retrouver…. Mais a-t-on le droit de le dire sur un blog de littérature enfantine que, que…
Joker, j’ai un joker double !
Parce que je viens de découvrir (oh la honte) le dernier Claude Ponti qui est sorti depuis novembre et que je ne connaissais pas. Il s’appelle Bih-Bih et le Bouffron-Gouffron. Mmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm.
C’est le plus grand Claude Ponti paru, je parle du format hein ! (du coup, le plus cher aussi, bon…). Et Bih-Bih a une jolie robe bleue et un joli tablier blanc ; elle grandit et rapetisse dans un monde tout de travers ! Oh, j’aime, j’aime Bih-Bih… On aurait dû profiter du festival de Cannes pour présenter Claude Ponti à Tim Burton, je crois qu’ils auraient eu de quoi discuter.
Au fait, c’est quoi mon double joker ? Claude Ponti est venu signer à lalibrairie Jean Jaurès de Nice le vendredi 28 Mai de 17h à 19h ! en plein pendant le spectacle de théâtre de mon école. Mais vous me connaissez, hein,moi et les signatures… Il faut quand même que je remercie tout spécialement Lewis Carroll. Grâce à lui, j’ai une nouvelle phrase de conjuration : quand je me fais doubler dans une queue, ou que je rencontre un personnage désagréable, je crie très fort intérieurement : QU’ON LUI COUPE LA TÊTE !

2 Messages de forum

  • Bih-Bih au pays, quelle merveille !29 mai 2010 09:41, par brigitte celerier
    je préfère "de l’autre côté" à vrai dire - et pour Claude Ponti OUI

  • Bih-Bih au pays, quelle merveille !29 mai 2010 13:30, par Christian Jacomino
    J’ai toujours éprouvé, moi aussi, un peu de gêne avec Alice - en même temps, tout de même, que beaucoup de curiosité et d’admiration à son égard, et plus encore sans doute à l’égard de son créateur. Je m’imagine mal comment un enfant peut se débrouiller seul avec cette œuvre. Mais peut-être est-ce que l’on ne nous a pas dit quel usage il convient de faire de ce texte, à quels usages il est destiné dans un contexte culturel très voisin mais qui n’est pas le nôtre .
    S’il existe une tradition grand-bretonne consistant, pour les adultes, ou pour les grandes sœurs, à faire la lecture d’Alice à haute voix devant de petits groupes de plus petits, alors oui, je comprends que ce texte, avec ses illustrations, puisse constituer une interface de communication très efficace, très magique... Mais encore faudrait-il nous le dire... Nous fournir le mode d’emploi en accompagnement du texte même, ou en bonus... On dit beaucoup de mensonges sur la lecture, surtout sur les lectures d’enfance(s)... On veut nous faire croire que les livres se suffisent à eux-mêmes, qu’ils sont tout puissants, ce qui n’est pas le cas... Et ce mensonge a des conséquences de plus en plus préjudiciables en matière d’éducation !

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