LE PARAPLUIE DE MADAME HÔ : LECTURE PUBLIQuE
article du jeudi 29 avril 2010
J’avais peur que ça ne marche pas. D’abord, mes 30 petits entre 3 et 4 ans et demi avaient en début de matinée déjà confectionné deux vagues de flans aux œufs. Puis en récréation, ils avaient joué tant et plus à la bagarre, montrant à quel point la météo avait eu raison de deux semaines de congés, laissant adultes et enfants exténués et plutôt au radar ce matin.
Et voilà que les grands étaient arrivés, à l’heure, alors que nous venions de défourner les 35 ramequins ; 25 autres enfants entre 8 et 10 ans, tout intimidés de se retrouver sur le devant de la scène de la classe : parmi eux, les acteurs : un enfant assis chargé de feuilleter pour montrer les images ; quelques lecteurs debout, texte en main, la voix un peu tremblante mais très responsable, lisant lentement le récit ; et, trouvaille de dernière minute, un mime, se déplaçant très raisonnablement, traduisant simplement, les idées principales en langage de signe bavard.
Je comprenais leur trac. C’est drôlement impressionnant d’apercevoir 30 paires d’yeux braqués sur vous, captivés, alors que les bouches au dessous restent parfaitement silencieuses. Car ils n’ont pas dit un mot, ces petits, pendant la lecture. Plus silencieux que quand le lait a débordé et que les œufs furent battus en omelette. Un silence re-li-gieux, une attention parfaite.
Les images, les petits les connaissaient. Nous les avions parcourus une à une. Il y avait eu des « oh ! »lors de la découverte des transparences, des « ah » à la tourne des découpes.
Et beaucoup d’hypothèses sur le texte : qui est cette Mme Hô qu’on ne voit jamais ? où est parti son parapluie ? avec qui prend-elle le thé ? Le lendemain, quand je leur avais lu le texte, beaucoup de mystères s’étaient éclairés. Mais pas tout, pas tout : qui était cette dame sur la photo ? qui était ce monsieur ? de qui avait-il le sourire ?
Les réponses, nous les avons demandées aux grands. Ils étaient si contents de les donner. Et ils avaient compris bien des choses, qui m’avaient à ma grande honte juste effleurées, et entre autres celle-là : comme on doit être seul(e) pour faire de son seul confident un parapluie ? Ca c’est le mime qui l’a trouvé…il n’avait pas que la beauté du geste.
tu me rassures (ou plutôt, tu confortes ce que j'espère/pense), des petits peuvent donc "entrer" dans cet album. Nous allons nous activer cette année autour de la découverte des albums de Martine Perrin. Si tu as des pistes, ça m'intéresse!
RépondreSupprimerMerci Caroline !
RépondreSupprimerJ'ai rajouté des liens utiles à la fin de l'article.