dimanche 11 août 2019

Essayer la MHM en maternelle : les fondamentaux (9) : les apports des neurosciences

Dans la suite du chapitre, Nicolas Pinel parle de l'apport des neurosciences, et des concepts fondamentaux à comprendre dont "la neuroplasticité : le cerveau est malléable et de nouvelles connexions entre les neurones peuvent se créer tout le long de la vie."
Je me souviens qu'à mon début de carrière on en était à "tout se joue avant 6 ans" et il en est resté sans doute quelque chose chez beaucoup. D'où sans doute cette hâte, inconsciente bien sûr, de se précipiter, de faire vite, avant qu'il soit trop tard ... Je ne sais pas si c'est vraiment passé, même chez les officiels; ce souci constant, en maternelle, d'évaluer toutes les compétences , dès la PS, alors que j'ai été formée dans la démarche des cycles, où on a plusieurs années pour bien ancrer, cela me semble totalement contradictoire, voire schizophrène ...
Stanislas Dehaene parle de "4 facteurs pour réussir les apprentissages
- L’attention : elle sert à filtrer les informations. Il s'agit d'indiquer à l'élève à quoi il doit être attentif. Orienter l'attention, et c'est là tout le rôle de l'enseignant, est fondamental.On retrouve une des limites des manuels et fichiers où l'excès d'informations, illustrations, couleurs, personnages, distrait l'élève". C'est une des dérives de nos temps , et de moi-même d'ailleurs : pour rendre accueillant, pour faciliter, on rajoute beaucoup de choses qui se révèlent parasites. "C'était déjà abordé dans la partie sur les affichages. La tentation d'utiliser toutes les ressources des banques d'images sur le net peut devenir une dérive ...
 "- L’engagement actif : c’est toute la difficulté de l’enseignement : proposer une activité ni trop facile ni trop difficile.
- Le retour d’informations : l’activité et l’engagement ne suffisent pas. Pour un réel apprentissage, le cerveau a besoin de rétroactions. Cette rétroaction sera aussi bien une validation, un retour sur la procédure qu’un renforcement (encouragement, approbation)" C'est une facteur fondamental et en même temps pour moi c'est très difficile à réaliser pour une classe de trente élèves, notamment quand on pratique les ateliers individualisés. J'avais essayé une pratique totalement individualisée, mais je suis retournée à une organisation en équipe pour mieux maîtriser cette phase, en attendant de trouver une organisation qui me le permette vraiment ...
- La consolidation des acquis : pour intégrer les connaissances, il faut distribuer les apprentissages et s’appuyer sur un environnement favorable : alimentation saine, activité physique régulière et sommeil. Cela renvoie à l’automatisation : automiser permet de libérer de l’espace cognitif. "
Je pense que nous avons tous remarqué la diminution des capacités d'attention de nos élèves, et des gens qui nous entourent en général. Les écrans y sont pour beaucoup, c'est certain. Mais ce que j'ai pu remarquer aussi c'est le rythme des enfants inadapté à leurs besoins, notamment très souvent un manque de sommeil chronique. Avec la stricte application des Textes  et le manque de structure pour la sieste, les Moyens sont souvent victimes de leur fatigue sans qu'on puisse y remédier un peu dans le cadre de l'école; c'est un de mes chevaux de bataille dans les réunions avec les parents.

p57 Nicolas Pinel rappelle les neuromythes,  que j'avoue avoir partagés longtemps ... 
"- les styles d’apprentissage. L’idée que les élèves seraient visuels, auditifs ou kinesthésiques est fausse. Toutefois on sait qu’il est pertinent d’inciter les apprenants à combiner plusieurs canaux pour apprendre." Je revois certains enseignants faire des stages d'études pour pratiquer mieux ...
"- on utilise seulement 10% de notre cerveau
"- les premières années sont critiques : c’est faux"nous en avons parlé.

"Quel intérêt pour la classe ?
Les neurosciences ont confirmé le fait que le cerveau retient plus d’informations si on les catégorise (… )faire du lien en classe entre les différentes choses que l’on enseigne
Les neurosciences ont aussi démontré que les élèves ont des connaissances mathématiques intuitives (…) Intuitivement, un élève de maternelle va pouvoir comparer trois jetons à un paquet de dix jetons.
Trois autres points sont aussi directement utilisés dans la méthode :
 - une réflexion sur la distributivité des apprentissages (…) faire en sorte que des périodes de sommeil séparent les différentes phases d’un travail sur une même notion.
- la motivation des élèves : l’enseignant doit éveiller la curiosité,  motiver par la proposition de situations concrètes
- l’environnement de classe : il doit être enrichissant. C’est un point fondamental. "

Nicolas Pinel joint en qr code une conférence de Steve Masson qui explique bien la neuropédagogie, très intéressante et agréable à écouter.






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