lundi 12 août 2019

Essayer la MHM en maternelle : les fondamentaux (10) : le rapport Vilani-Tossian

Dans la suite du chapitre 5 sur les appuis scientifiques, Nicola Pinel rend compte des recommandations du CNESCO, qui sont dans la même mouvance. Une de ces remarques a attiré mon attention :
"Ne pas attendre la maîtrise parfaite d'une notion pour en aborder une nouvelle avec les élèves".
Jusqu'à présent, j'ai toujours eu du souci avec ce point. Toujours partagée entre le souhait que l'élève puisse bien comprendre et ne pas aborder des difficultés "en plus", et la culpabilité de le maintenir dans un niveau trop bas. Particulièrement dans les taches imposées par l'équipe par exemple en APC. Je reste persuadée, pour les jeux par exemple, qu'on peut bien "pousser" certains enfants" dans les difficultés et que ça marcherait. De toute façon, on peut toujours essayer ... Je vais(me) l'imposer dans les expérimentations futures.

En QR code, suit le RAPPORT VILANI-TOSSIAN, qui fut tant critiqué à sa sortie et que je n'avais pas eu le temps de lire. Il est passionnant ! Dans ma démarche estivale de modifier mes pratiques vers la MHM en les optimisant, il m'a aidé et conforté. Voici les points que j'ai relevés pour ma problématiques (les MHM en maternelle)

"1. L’ESPRIT DANS LEQUEL NOUS AVONS TRAVAILLE : LA CONFIANCE
1.2. Pour un élève plus serein
1.2.1. Un élève en souffrance
peut s’expliquer par :
- les insuffisantes prises en compte des évaluation et progrès des élèves
- une construction des notions trop rapide pour une appropriation pérenne (en particulier le nombre et la forme chez le jeune enfant)(…)
- des difficultés à repérer la cause des erreurs chez les élèves
(…) il est important chaque année de valoriser des réussites ciblées"
Autant les nouveaux carnets de suivi ne me satisfont guère puisque les parents ne peuvent pas y réaliser les difficultés que rencontrent leur enfant, autant je trouve que l'on ne met jamais assez en valeur les résultats positifs des enfants (je dois être schizo comme la plupart d'entre nous)
Cette idée de valoriser des résultats que l'on ciblerait a fait tilt : chez un élève en grande difficulté, cibler un "tout petit" objectif choisi avec l'enfant et s'y atteler, puis le mettre en valeur quand il est atteint. C'est une méthode qui marche ! Par exemple, je me souviens avoir tenté cette opération il y a très longtemps avec une élève en difficulté en CE2 qui n'avait intéressée personne jusque là parce qu'elle était très paresseuse et avait un frère en hôpital de jour : j'avais réussi un très bon coaching en association avec les parents, et on était passé de E à D puis on avait fini l'année à C- : un vrai challenge réussi : en 3e elle avait refusé son orientation en filière professionnelle ("reconnaissant son profil paresseux") et s'était fixé l'enjeu du bac général qu'elle avait réussi !
Je pense essayer pour chaque enfant en difficulté de choisir une difficulté particulière très ciblée et de s'y tenir jusqu'à la réussite, et de me servir de cela pour effet Pygmalion

autre point :
"… l’élève doit avoir le temps d’essayer, d’éventuellement se tromper, d’analyser son erreur, d’essayer à nouveau … Tel un mathématicien dans son travail de recherche, l’élève ne doit pas craindre l’erreur, la plus grande de toutes serait de le priver de cette expérience."
Il faudrait mettre ce paragraphe au fronton de la classe ! Laisser les enfants se tromper, essayer, essayer.
C'est quelque chose que j'explique chaque année aux stagiaires et pourtant je me fais souvent violence pour le faire moi-même; par exemple, valider les défis puzzles sur les planches et ne pas ranger les puzzles quand la série est finie ! Quelle violence je dois me faire à chaque fois : on doit avancer, je n'ai pas la place pour tout mettre, certains vont s'ennuyer ....
Et de même sortir les plus difficiles avant, en argumentant des mêmes raisons ... (on doit avancer, je n'ai pas la place gnagnagna)
Méthode Singapour : la verbalisation est centrale dès la maternelle

et le point sur les manuels :
"5. LES OUTILS EFFICACES POUR LES ENSEIGNANTS
5.1. Le manuel
Une méthode d’enseignement mathématique efficace est avant tout une progression, souvent bâtie sur plusieurs années, dans la présentation des notions, dans la représentation des nombres, dans le passage du concret à l’abstrait, dans la répétition des apprentissages, des entraînements et des pratiques. Le manuel se doit d’être le garant de cette cohérence sans pour autant porter atteinte  à la liberté pédagogique de l’enseignant"
J'ai réalisé qu'avec l'expérience, on se fait de plus en plus confiance, on devient de plus en plus exigent, donc critique, et on réalise un "bricolage" qui n'est pas forcément le meilleur. Vilani-Tossian le détaillent bien dans le rapport : on réalise un puzzle où la démarche peut se perdre. C'est une des conclusions de mon bilan de l'année passée pour mon retour en MS : j'ai fait un très bon travail en ce qui concerne les situations-problèmes en m'appuyant sur la MHM, mais en ce qui concerne le reste du travail, ce n'était pas assez structuré. L'année prochaine, je vais reprendre la progression de chez Accès MS qui est très bonne et très commode, en y ajoutant ma sauce MHM, ce sera plus sécurisant et certainement plus efficace.


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