mercredi 21 août 2019

Essayer la MHM en maternelle : les fondamentaux (15) : manipulation et langage

Dans la suite du chapitre 7 sur les points pédagogiques et didactiques, Nicolas Pinel nous parle du travail coopératif. J'ai noté deux rappels que l'on perd parfois de vue :
"1. Il ne s’agit pas seulement de réussir, mais que nos camarades réussissent aussi."
Dans certaines classes, il serait bon aussi de le rappeler aux parents d'élèves, lol !
2. "Toutefois ce travail doit être réservé à des apprentissages complexes ou trop difficiles pour être réalisés par un élève seul. Il faut avoir besoin des autres !" Ce peut être un de nos travers, donner des choses trop simples à faire à plusieurs ...

Puis un long passage sur :

LA MANIPULATION

Nicolas Pinel cite Brunner, et j'ai noté les différents modes qui aident à comprendre :
- "mode enactif : l’enfant apprend par la manipulation "(ex : faire ses lacets)
- "mode iconique : l’élève transforme l’action en image mentale "(ex: distingue carré du rectangle sans pouvoir l’expliquer, fait une somme mentalement)
- "mode symbolique : transformation de la représentation mentale en une représentation abstraite.  (ex du tangram) Le passage au système symbolique prend du temps. C’est pourquoi on dit que les enfants ont besoin de manipulation, mais l’exploitation efficace de la manipulation nécessite le questionnement de l’enseignant qui va susciter la réflexion de l’élève."

Comment favoriser ces transitions entre les modes ?
"Le langage joue un rôle clé.
Le langage va permettre d’aller vers l’abstraction. Pour que l’élève prenne conscience de sa démarche mentale, il faut l’accompagner. (travers des fichiers « classique » où « tout » est donné. Il faut apprendre à l’élève à réfléchir, formuler des hypothèses, faire des liens, etc. Car ce n’est pas ce matériel de manipulation qui contient le savoir. L’apprentissage va se construire dans la mise en œuvre pédagogique : la façon dont l’enseignant exploite ce matériel, la verbalisation qu’il demande à l’élève sur son action, etc."
C'est un point essentiel et je vois bien mes faiblesses. L'année dernière, je suis arrivée dans une MS très riche en matériel très intéressant pour les manipulations. Je pense que je m'y suis perdue, et mes élèves avec : beaucoup de manipulations, mais pas assez d'analyse, pas assez de discussions qui auraient pu permettre à certains de mieux progresser ...

"Pour permettre au matériel de favoriser cette évolution, il faut le choisir avec soin  (…) attrayant mais non distrayant(…) Il faut être vigilant au fait que le matériel n’attire pas l’attention ailleurs par le biais d’une caractéristique non pertinente (par exemple la couleur du matériel) au risque de nuire à l’apprentissage."
C'est un de mes défauts également. J'aime ce qui est "joli" et je pense que certains supports distraient mes élèves. En m'installant dans mes nouveaux locaux, je vais essayer d'y remédier. Tout en faisant attention que ce ne soit pas trop austère quand même, l'attrait des supports de jeux peut aider quand même ceux qui sont moins motivés.

LA QUESTION DU LANGAGE

"C'est un aspect trop souvent délaissé.
Difficultés : celles propres au Français :
- comprendre que le mot « un » désigne à la fois l’indéfini dans la langue courante et une quantité (a-one)
- différencier les notions de cardinal et d’ordinal. (date)
- lier la désignation orale et écrite de la numération
et les autres :
- appréhender le symbolisme
- connaître le vocabulaire mathématique et l’utiliser
- comprendre des mots d’origines différentes
- décrypter la polysémie de l’écrit (chiffre sens différent selon sa position dans le nombre)"
Il faut vraiment le garder dans un coin de sa mémoire et s'en préoccuper beaucoup avec nos élèves de maternelle. Je dirais que plus ça apparaît simple moins on voit les problèmes ... Et Nicolas Pinel revient sur la notion de chiffre et nombre dont on a parlé ici.

PENSER « VISUEL »

"Une animation claire qui va à l’essentiel réduit le cout mental pour l’élève et donc lui sera utile pour acquérir des savoirs, notamment tout ce qui est procédure."
Nicolas Pinel donne un QRcode, un lien pour des outils d'animation fort intéressants même pour nous en maternelle

LES SUPPORTS D’APPRENTISSAGE

"Supports pensés pour permettre des apprentissages précis :
- Bande numérique, horizontale ou verticale, puis droite graduée
- cubes, ficelles, bâtons
- matériel de base 10 : cubes, barres, plaques
- calepin des nombres
- cartons nombres
- abaques
- formes géométriques.
Mais aussi :
- des fiches d’exercices « classiques »
- des fichiers ciblés sur un point précis
- des jeux

Les fiches sont parfois jugées « austères » (…) La recherche a montré l’importance de réfléchir sur la lisibilité des supports : éliminer tout ce qui est redondant, inutile, décoratif. Les outils élèves sont ainsi systématiquement au format A5, en police Arial (car adaptée aux élèves –dys), sans fioritures."
Vraiment, pas de fioritures ???

LA PLACE DU JEU

"Je distingue le jeu mathématique du jeu de société « classique », car le jeu mathématique, au-delà de son aspect ludique, a un objectif pédagogique ciblé : s’entrainer au calcul, mémoriser les différentes écritures chiffrées d’un même nombre (…) pour apprendre, le jeu mathématique doit s’inscrire dans une situation didactique. La méthode privilégie les jeux avec un minimum de matériel, rapides pour une mise en œuvre efficiente, aux règles facilement compréhensibles. (…)
Le jeu sera une activité d’entrainement pour renforcer les apprentissages. Il permettra aussi d’offrir une vision positive des mathématiques."


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