Objectif 9. Commencer
à écrire tout seul
A. Définition de l’objectif
C’est un aboutissement. (…)
Sans le travail des 2 ou 3 années précédentes, il n’a pas de sens.
Dans la première conquête de
l’écrit, bien avant de savoir lire, les enfants peuvent utiliser tous leurs
savoir et savoir-faire pour faire de vraies productions d’écrit, en se
débrouillant avec leurs outils. Ils sont alors en auto-entraînement parce qu’ils doivent :
- se dire ce qu’ils veulent
écrire (chaine orale subvocalisée)
- décomposer cet énoncé en « morceaux »
(groupes de mots, mots, syllabes)
- choisir parmi tous les
outils dont ils disposent ceux qui peuvent les aider,
- utiliser ces outils,
tracer, vérifier, continuer.
Ces activités constituent l’auto-entraînement
recherché.
Le maître n’attend pas de produit fini particulier. (…)
Le rôle du maître est donc d’abord
de donner beaucoup d’outils aux enfants. Il leur a déjà donné des outils intellectuels (…). Ils leur
manquent des outils matériels pour
tracer et copier. Les 2 outils les plus utiles sont l’écriture cursive et la mise en correspondance des différentes
graphies.
B. Les actions du maître pour amener les enfants à l’écriture
cursive
(…) chaque enfant avait un exercice quotidien de graphisme et un
exercice quotidien de dessin. Je propose qu’on y revienne. Cela donnait une vraie dextérité aux enfants dès la fin
de la MS.
Exemple de
progression d’enseignement visant l’écriture cursive
PS - Dessins libres et dessins « sans remplir »
- Graphisme quotidien
MS - Peinture pinceau fin sur feuille horizontale,
hebdomadaire
- Dessins libres, dessins d’observation, ou copies de
dessin
- Graphisme quotidien
- Entraînement à partir d’un tracé spontané repris
- Premiers entraînements en cursive de « morceaux »
de prénoms
- Copie du prénom en cursive puis écriture sans modèle
GS - Peinture pinceau fin sur feuille horizontale,
hebdomadaire
- Dessins libres, dessins d’observation, ou copies de
dessin
- Graphisme quotidien
- Entraînement à partir d’un tracé spontané repris
- Entraînements écriture cursive prénoms ou noms
- Copie du prénom + nom avec modèle, puis sans
- Renforcement ateliers pour les enfants prioritaires
° En PS
- Accepter toutes les
simulations d’écriture, les valoriser et faire VIP
- Dans le courant de l’année,
donner aux enfants l’habitude de séances
d’exercices graphiques quotidiennes, collectives, en leur expliquant :
« vous ferez des exercices comme ça tous les jours, ça vous apprend à
dessiner et ça vous servira pour apprendre à écrire ».
- Les dessins sont également encouragés, d’abord
libres, puis avec des commandes, toujours en expliquant : « vous faites un grand rond et un plus petit
au-dessus, ça sert à dessiner un bonhomme ». Il est bon d’inviter de
temps en temps des enfants de GS pour leur demander de dessiner quelque chose,
en grand, devant les petits. (…)
° En MS
- Valoriser aussi toutes les
écritures, en capitales, en pseudo-lettres, etc. Faire VIP. Bien dire aux
enfants qu’ils sont en train d’apprendre à écrire
- Dès le début de l’année,
les séances d’exercices graphiques sont
collectives et quotidiennes.
- En cours d’année, les séances de dessins se précisent, en
dehors des dessins libres.
- En cours d’année également,
instaurer la séance de peinture au trait
- Dans la seconde moitié de l’année, (…) des
exercices qui apprennent à écrire quelque chose (…)
La MS est l’année des « ponts »,
des « ronds à l’envers »,
et des « boucles vers la main qui n’écrit
pas » (…) ils s’auto-entraînent
(…)
En cours de MS, le grand jour
est arrivé, les enfants copient leurs
prénoms en cursive. D’abord seulement la majuscule (…)
En fin de MS les enfants
écrivent tous leur prénom en cursive
et peuvent copier ceux des autres enfants.
° En GS
Lorsque le travail n’a pas
été fait avant la GS, il faut partir de la case départ. Mais ça va vite. (…)
Ce sont d’abord les mêmes
situations qu’en MS qui sont proposées (…) nouveautés :
- un cahier d’écriture, partagé en deux avec les exercices graphiques et
les copies d’une part, les essais d’écriture d’autre part.
- des exercices d’écriture
sur des feuilles avec des lignes,
parfois des interlignes,
- l’écriture de la date (et donc de chiffres), à partir de
janvier, même si elle n’est pas complète
- l’écriture du nom de famille à partir de janvier (…)
Ces suites graphiques de
leurs prénoms et noms, ainsi que les noms des jours et des mois, permettent au
maître de décontextualiser lui-même
les « morceaux » que vont écrire les enfants qui en comprennent ainsi
l’utilité (…)
Par ailleurs, instaurer des
séances collectives d’activités graphiques ne veut pas dire que tous les
enfants font la même chose.
C. Les actions du maître pour entraîner les enfants à
l’utilisation des 3 graphies
Exemple de
progression d’enseignement visant l’utilisation des 3 graphies
PS - M écrit prénom, messages et date en cursive, avec
majuscules, devant les enfants
- M met prénoms en capitales à disposition des enfants
- Les enfants voient de l’écriture scripte (écrits
édités)
- Premiers jeux d’appariement des 3 graphies des prénoms
MS Idem PS
- Jeux d’appariement de textes connus dans les 2
écritures scripte et cursive
- Première utilisation d’un clavier
- Premières frappes de leur prénom sur traitement de
texte
GS - Jeux d’appariement des 3 graphies
- Premières copies en cursive d’un texte connu, court,
tapé en script
- Transcription d’un texte connu, en cursive, avec des
lettres mobiles
- Entraînement à l’utilisation du clavier
- Transcription d’un texte, connu, en cursive, avec
traitement de texte
° En PS
La correspondance cursive-script-capitales leur est enseignée. Le but
est de les rendre autonomes.
En PS, en ateliers, on les encourage à retrouver les prénoms de la
classe dans les 3 graphies, avec des supports mobiles et de même taille
D. Les actions du maître pour permettre aux enfants d’écrire
tout seuls
Il faut encourager les
enfants à écrire tout seuls pour qu’ils osent essayer
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Michel Fayol : « Contrairement à ce qui vaut pour le langage
oral, aucune détermination biologique ne prédispose les enfants à acquérir l’écrit,
les apprentissages s’effectuent en fonction des incitations, des sollicitations
et de la fréquence de confrontation à des situations impliquant la perception
et/ou l’utilisation d’écrits divers. Les différences socioculturelles sont donc
très précoces et très accusées. » C’est ce qui explique les 28
références aux enfants prioritaires, dans l’index. Ce parti pris peut rendre
les enseignants fiers de leur métier.
m.brigaudiot@free.fr
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