mercredi 28 août 2019

Essayer la MHM en maternelle : les fondamentaux (20) : mise en œuvre de la méthode pour la maternelle (4) : la résolution de problèmes


Les problèmes numériques
« Résoudre un problème, c’est comprendre une histoire. Le contexte doit être accessible. Il ne faut pas oublier que ce n’est pas un exercice de compréhension, mais bien une activité mathématique. Si le contexte ne parle pas à un élève, on reformule dans un contexte accessible, en gardant le même schéma de problèmes. (…)
Pour construire une représentation juste des problèmes (les élèves) disposent en outre de la « boîte à problèmes » qui est une boîte contenant du matériel pour les aider à modéliser éventuellement la situation. Ce matériel consiste en de petits personnages pour mimer l’histoire, des jetons, des dés, des cartes, etc. »
Je retiens ceci dans un coin de ma tête : dans le coin math, stocker des boîtes à problèmes pour que chaque élève qui en ait besoin puisse aller la chercher; pour son contenu, il faut y réfléchir en fonction des situations que l'on rencontre en cycle 1 ...

Les problèmes non numériques
"Plusieurs fois dans l’année les élèves seront confrontés à des problèmes de recherche, qu’on appelle aussi « problèmes ouverts ». Ils vont être travaillés lors des quatre séances de rallye maths qui ont lieu chaque année dans la méthode. On en trouvera aussi dans certaines situations d’apprentissages proposées en classe. 
Ces problèmes sont difficiles mais sont appréciés. Ils demandent un travail collaboratif, de la persévérance, mais aussi la capacité à envisager différentes façons d’aborder un problème. Ils sont aussi l’occasion pour certains de témoigner d’autres qualités et de se mettre en avant. Ainsi des élèves en grande difficulté ont été très efficaces sur des problèmes dits de logique et ont gagné en confiance."
En cycle 1 aussi on constate ce phénomène. Ainsi les élèves ont beaucoup apprécié la recherche autour de l'album de Philippe Corentin l'ogre, le loup, la petite fille et le gâteau que je relate ici.
J'ai l'intention également de mettre en place un rallye mathématique que je testerai dans ma nouvelle classe, soit en collaboration avec mes collègues, soit autrement, j'ai le temps d'y réfléchir. Sur le site MHM, Nicolas Pinel nous fait une proposition de rallye mathématique, le rallye MatHernelle pour le cycle 1 


lundi 26 août 2019

Essayer la MHM en maternelle : les fondamentaux (19) : mise en œuvre de la méthode pour la maternelle (3) : le calcul mental


Nicola Pinel aborde ensuite le Calcul Mental
"Le calcul mental ne doit pas être résumé à de simples techniques. Il a un rôle fondamental dans les apprentissages, en lien avec le calcul instrumenté et le travail sur les estimations et les ordres de grandeur qui est à renforcer.
Le calcul automatisé consiste pour l ‘élève à retranscrire des résultats stockés et mémorisés (…) La maîtrise des automatismes est primordiale pour alléger la charge cognitive dans des tâches plus complexes.
Le calcul réfléchi sert à travailler plusieurs stratégies pour répondre à une même consigne. (…) L’enseignant explicite les procédures des élèves, les confronte.
On gardera à l’esprit que le calcul mental n’est pas l’apprentissages de recettes de calcul sans compréhension, mais plutôt une gymnastique réfléchie et consciente sur les nombres, les propriétés des opérations, s’appuyant sur des connaissances mémorisées.
Le calcul réfléchi est favorisé afin d’entraîner l’élève à réfléchir par lui-même et à faire preuve de souplesse dans son rapport aux mathématiques, en osant chercher et essayer."

Au cycle 1, toute activité sur le nombre commence par être du calcul réfléchi, qui devient peu à peu du calcul automatisé (ajouter 1, retrancher 1 pour intégrer la comptine numérique)
Il y a des activités classiques de calcul avec les doigts que les élèves aiment beaucoup. J'en décris une dans cet article
L'année dernière, j'ai beaucoup travaillé sur ce point dans mes rituels de calendrier, et mes élèves ont énormément progressé dans ce domaine ainsi que moi en ce qui concerne pédagogie et didactique.
L'ensemble des articles sur ce point est regroupée ici. En même temps, on peut y voir que l'on est à la fois dans le calcul réfléchi et la situation problème pour la quasi-totalité des élèves.
Cette année je compte développer cet aspect calcul mental quotidien en continuant mes situations-problèmes sur les rituels, et avec chaque situation qui le permettra. Faire un jeu connu et travaillé auparavant avec la mascotte par exemple, collectivement, ce qui permet "naturellement" moins de manipulation : la bataille par exemple, ou les dominos ...



dimanche 25 août 2019

Essayer la MHM en maternelle : les fondamentaux (18) : mise en œuvre de la méthode pour la maternelle (2) : les activités orales ritualisées : chantons !

Nicolas Pinel nous donne le schéma type d'une séance classique :

Schéma type :
"Activités orales ritualisées + Calcul mental + Résolutions de problèmes + Apprentissage (situation de découverte / activités d’entraînement / temps d’évaluation)"

Les activités orales ritualisées
"Certaines activités relèvent davantage d’une activité orale que de calcul mental, comme la lecture de nombres, la comptine numérique, le transcodage de nombres. Ces activités démarrent la séance et offrent un espace sécurisé et sécurisant. Ces activités sont l’occasion d’une rétroaction rapide et ciblée.
Elles visent toujours un renforcement de connaissances (régularité et répétition) et sont complémentaires au travail sur le nombre et le calcul. Elles jouent un double rôle fondamental :
- Mettre en confiance les élèves pour la suite de la séance par des activités leur permettant d’être en réussite.
- Installer en mémoire des connaissances de façon durable grâce à une réactivation régulière et à un renforcement des connexions entre les différents apprentissages.
Elles feront appel aux outils de la classe : les doigts, la bande numérique puis la droite graduée, l’ardoise, etc. Par exemple ;
- Réciter la bande numérique, à partir d’un nombre donné, à rebours, de x en x …
- Lire des nombres montrés par l’enseignant sous différentes formes (verbales, chiffrées, décomposées…)
- Ecrire sur l’ardoise le nombre suivant (ou précédent) celui énoncé par l’enseignant.
- Ecrire le maximum de nombres possibles à partir d’un stock de chiffres donnés, ou d’un stock de mots nombres."
En cycle 1, certaines activités que Pinel donnent en liste sont pour les enfants déjà du Calcul Mental (lire des nombres à deux chiffres, réciter la bande numérique à rebours).
Les activités orales ritualisées sont en maternelle très limitées; elles s'enrichissent, comme au cycle 2 d'ailleurs, lentement, quand le calcul mental cède à une bonne mémorisation et à un automatisme complet des notions.
Ce n'est pas pour cela qu'il ne faut pas les systématiser.
Certaines activités peuvent faire partie du rituel de début de séance, comme celle, très classique, que l'on fait traditionnellement et dont Brissiaud est friant : deviner le nombre de doigts que montre la maîtresse , sur une main, mais avec différentes représentations.
Le plus sympathique est de  chanter des comptines numériques, ou en regarder dans de petits clips.
Je commencerai à la rentrée par celle des moustiques, donnée par Vers les Maths, Accès. J'ai trouvé cette jolie version sur You Tube:

On peut s'en amuser et construire un petit film, comme dans cette classe :


Mais on peut aussi trouver d'autres comptines à visionner. J'adore celle-ci :


Quelques autres comme celle-ci :

ou comme la première dans ce film là


Il y a même des livres :


Et pour enfoncer le clou pour les plus grands :


samedi 24 août 2019

Essayer la MHM en maternelle : les fondamentaux (17) : mise en œuvre de la méthode pour la maternelle (1)

Dans le chapitre , Nicolas Pinel développe la mise en œuvre de la méthode

PROGRAMMATION ANNUELLE

p104 : "La programmation est construite de telle façon que chaque notion est répartie dans le temps long de l’année. Il faut avancer, laisser aux élèves le temps de « maturer » et reprendre avec ceux qui ont besoin lors des séances de régulation."
La méthode s’inscrit dans un principe de continuité : elle est pensée sur l’année, mais aussi sur le cycle et enfin sur toute la scolarité élémentaire. Ainsi les élèves retrouvent des fonctionnements similaires qui deviennent ainsi plus efficaces d’année en année (fichiers et jeux)"
Bien sûr, en maternelle, il va falloir créer sa propre programmation puisqu'elle n'existe pas encore pour le cycle 1. Je vais m'y atteler cette année en me basant sur Vers les Maths d'Accès. J'essaierai de voir les jeux et types d'exercices que l'on peut adapter pour des plus petits, et favoriser le matériel qu'ils trouveront plus tard quand ils seront au CP.

LA CLASSE
"Il faut créer un environnement d’apprentissage qui permette une stratégie métacognitive, ce qui nécessite une analyse réflexive de son fonctionnement. Cela doit être pensé en amont.
Cela signifie concrètement :
- Avoir une classe qui se prête à différentes modalités d’organisation pédagogique : travail individuel, en binômes , en groupe. "
En maternelle, la plupart des classes sont déjà prêtes à travailler sur ce modèle.
"- Disposer d’une zone d’affichages pour les mathématiques. Quand un affichage n’est plus utile, il devra être enlevé et remplacé. Ponctuellement, des affichages décrivant des procédures construites avec les élèves prendront place."
Je vais également m'y atteler. Je vais simplifier aussi au maximum. La plupart du temps, il y a beaucoup trop d'affichages. Cette année déjà, j'en avais beaucoup enlevé; par exemple, en lecture, je n'affichais plus les tableaux de syllabes similaires trouvés avec les enfants, mais je préférais joindre ces tableaux mis sous pochette plastifiées A4 ensemble, par un anneau porteclé, et les récupérer quand on en avait besoin.
"- Disposer d’un « coin maths » : un meuble ou une partie de meuble. On y rangera le matériel et les supports de travail. Ce coin est important. Il concourt à une acculturation des objets mathématiques."
J'en avais créé un en regroupant le matériel d'aide (jetons, planches de constellation, etc.) les différents dés, dans un meuble à étagère.
J'avais récupéré également les calendriers de l'Avent pinces à linges ou autres et les puzzles de chiffres pour m'en servir de toutes sortes de façon.




C'était très pratique pour moi mais il n'était pas fonctionnel pour les enfants. J'y travaillerai dans ma nouvelle classe.

"FONCTIONNEMENT GLOBAL
24 modules de 5 à 8 séances d’une durée d’une heure environ + un module en arts plastiques et géométrie"
A construire pour le cycle 1 ... Je crois que je n'aurai pas le temps de m'y lancer tout de suite !
Pour le module arts plastiques-géométrie je n'ai que l'embarras du choix. Je pense choisir ou faire les deux, entre un travail sur "L'attente" de Klimt dont j'ai parlé ici sur le blog,

ou travailler avec Miro comme je l'ai déjà fait ici

ou autrement, ou Klee ...


vendredi 23 août 2019

Essayer la MHM en maternelle : les fondamentaux (16) : la résolution de problèmes

Nicolas Pinel finit le chapitre 7 par le point sur la résolution de problèmes.
"La résolution de problèmes doit jouer un rôle fondamental dans l’enseignement des mathématiques, non seulement parce qu’elle est au cœur de toute activité mathématique, mais aussi parce qu’elle développe la réflexion mathématique et permet de faire le lien entre les connaissances et procédures acquises.
La résolution de problème sert à appliquer ce que l’élève a appris dans des situations qui se veulent proches de la réalité. "

3 catégories de problèmes selon Catherine Houdement :
"- Les problèmes numériques « basiques » : ce sont des problèmes que l’on peut résoudre avec une seule opération
- Les problèmes numériques « complexes » : ce sont des problèmes qui demandent plusieurs étapes, chacune des étapes étant en soi un problème basique
- Les problèmes pour chercher : ce sont les problèmes ouverts. Ils mettent l’élève en situation de recherche. Généralement, il s’agit d’un problème dont l’énoncé est ouvert, c’est-à-dire qu’il n’induit pas de solution ou de méthode « évidente » Il offre donc une certaine résistance et ne peut être résolu rapidement par la plupart des élèves.
Les objectifs des problèmes pour chercher sont multiples :
- changer le rapport aux mathématiques. Certains problèmes sont ainsi totalement dénués de données numériques
- développer d’autres compétences : argumentation, mise en œuvre d’une démarche scientifique(…), travail en groupe et de façon coopérative, écoute et prise en compte des avis des uns et des autres…
(…)
Résoudre un problème, ce n’est pas trouver « la » bonne opération, amis c’est avoir un ensemble de stratégies disponibles pour affronter les différents cas.
Les stratégies à développer peuvent être des démarches du type essais-erreurs (hypothèses, déductions sur le texte) mais aussi l’utilisation de schémas. Ces stratégies doivent être enseignées, notamment le recours aux schémas "

mercredi 21 août 2019

Essayer la MHM en maternelle : les fondamentaux (15) : manipulation et langage

Dans la suite du chapitre 7 sur les points pédagogiques et didactiques, Nicolas Pinel nous parle du travail coopératif. J'ai noté deux rappels que l'on perd parfois de vue :
"1. Il ne s’agit pas seulement de réussir, mais que nos camarades réussissent aussi."
Dans certaines classes, il serait bon aussi de le rappeler aux parents d'élèves, lol !
2. "Toutefois ce travail doit être réservé à des apprentissages complexes ou trop difficiles pour être réalisés par un élève seul. Il faut avoir besoin des autres !" Ce peut être un de nos travers, donner des choses trop simples à faire à plusieurs ...

Puis un long passage sur :

LA MANIPULATION

Nicolas Pinel cite Brunner, et j'ai noté les différents modes qui aident à comprendre :
- "mode enactif : l’enfant apprend par la manipulation "(ex : faire ses lacets)
- "mode iconique : l’élève transforme l’action en image mentale "(ex: distingue carré du rectangle sans pouvoir l’expliquer, fait une somme mentalement)
- "mode symbolique : transformation de la représentation mentale en une représentation abstraite.  (ex du tangram) Le passage au système symbolique prend du temps. C’est pourquoi on dit que les enfants ont besoin de manipulation, mais l’exploitation efficace de la manipulation nécessite le questionnement de l’enseignant qui va susciter la réflexion de l’élève."

Comment favoriser ces transitions entre les modes ?
"Le langage joue un rôle clé.
Le langage va permettre d’aller vers l’abstraction. Pour que l’élève prenne conscience de sa démarche mentale, il faut l’accompagner. (travers des fichiers « classique » où « tout » est donné. Il faut apprendre à l’élève à réfléchir, formuler des hypothèses, faire des liens, etc. Car ce n’est pas ce matériel de manipulation qui contient le savoir. L’apprentissage va se construire dans la mise en œuvre pédagogique : la façon dont l’enseignant exploite ce matériel, la verbalisation qu’il demande à l’élève sur son action, etc."
C'est un point essentiel et je vois bien mes faiblesses. L'année dernière, je suis arrivée dans une MS très riche en matériel très intéressant pour les manipulations. Je pense que je m'y suis perdue, et mes élèves avec : beaucoup de manipulations, mais pas assez d'analyse, pas assez de discussions qui auraient pu permettre à certains de mieux progresser ...

"Pour permettre au matériel de favoriser cette évolution, il faut le choisir avec soin  (…) attrayant mais non distrayant(…) Il faut être vigilant au fait que le matériel n’attire pas l’attention ailleurs par le biais d’une caractéristique non pertinente (par exemple la couleur du matériel) au risque de nuire à l’apprentissage."
C'est un de mes défauts également. J'aime ce qui est "joli" et je pense que certains supports distraient mes élèves. En m'installant dans mes nouveaux locaux, je vais essayer d'y remédier. Tout en faisant attention que ce ne soit pas trop austère quand même, l'attrait des supports de jeux peut aider quand même ceux qui sont moins motivés.

LA QUESTION DU LANGAGE

"C'est un aspect trop souvent délaissé.
Difficultés : celles propres au Français :
- comprendre que le mot « un » désigne à la fois l’indéfini dans la langue courante et une quantité (a-one)
- différencier les notions de cardinal et d’ordinal. (date)
- lier la désignation orale et écrite de la numération
et les autres :
- appréhender le symbolisme
- connaître le vocabulaire mathématique et l’utiliser
- comprendre des mots d’origines différentes
- décrypter la polysémie de l’écrit (chiffre sens différent selon sa position dans le nombre)"
Il faut vraiment le garder dans un coin de sa mémoire et s'en préoccuper beaucoup avec nos élèves de maternelle. Je dirais que plus ça apparaît simple moins on voit les problèmes ... Et Nicolas Pinel revient sur la notion de chiffre et nombre dont on a parlé ici.

PENSER « VISUEL »

"Une animation claire qui va à l’essentiel réduit le cout mental pour l’élève et donc lui sera utile pour acquérir des savoirs, notamment tout ce qui est procédure."
Nicolas Pinel donne un QRcode, un lien pour des outils d'animation fort intéressants même pour nous en maternelle

LES SUPPORTS D’APPRENTISSAGE

"Supports pensés pour permettre des apprentissages précis :
- Bande numérique, horizontale ou verticale, puis droite graduée
- cubes, ficelles, bâtons
- matériel de base 10 : cubes, barres, plaques
- calepin des nombres
- cartons nombres
- abaques
- formes géométriques.
Mais aussi :
- des fiches d’exercices « classiques »
- des fichiers ciblés sur un point précis
- des jeux

Les fiches sont parfois jugées « austères » (…) La recherche a montré l’importance de réfléchir sur la lisibilité des supports : éliminer tout ce qui est redondant, inutile, décoratif. Les outils élèves sont ainsi systématiquement au format A5, en police Arial (car adaptée aux élèves –dys), sans fioritures."
Vraiment, pas de fioritures ???

LA PLACE DU JEU

"Je distingue le jeu mathématique du jeu de société « classique », car le jeu mathématique, au-delà de son aspect ludique, a un objectif pédagogique ciblé : s’entrainer au calcul, mémoriser les différentes écritures chiffrées d’un même nombre (…) pour apprendre, le jeu mathématique doit s’inscrire dans une situation didactique. La méthode privilégie les jeux avec un minimum de matériel, rapides pour une mise en œuvre efficiente, aux règles facilement compréhensibles. (…)
Le jeu sera une activité d’entrainement pour renforcer les apprentissages. Il permettra aussi d’offrir une vision positive des mathématiques."


lundi 19 août 2019

Essayer la MHM en maternelle : les fondamentaux (14) : la didactique vue de la maternelle



Nicolas Pinel, dans sa démarche qui est très honnête, rappelle les "collègues" dont il s'inspire ou chez lesquels il a pris des démarches. J'y ai retrouvé de vieilles lectures, dont Stella Baruk et Brissiaud bien sûr.
Il nomme notamment le comptage dénombrement, que j'ai adopté il y a plusieurs années mais qui ne m'est pas toujours évident. " Il s’agit de donner du sens au nombre et de bien différencier le dernier nombre prononcé (représentant le cardinal d’une collection) et le dernier objet."
Il met en QR code un jeu très intéressant du site Objectif maternelle, la vidéo est très intéressante pour nous les maternelles, puisqu'il s'agit d'un jeu à ce niveau, jeu du saladier ou du gobelet.

Nicolas Pinel rappelle l'attention particulière que l’enseignant doit apporter sur le langage. "L’enseignant doit avoir des connaissances didactiques pour enseigner correctement les mathématiques. Il faut maitriser notamment :
- La construction du nombre : système décimal, positionnel
- Les différents ensembles de nombres (entiers, décimaux)
- Le lien entre les techniques opératoires et la construction des nombres, le choix des techniques opératoires.
- La multiplication/division des nombres par 10, 100
- Les concepts d’aire et périmètre
- Les concepts de grandeurs et mesures
- La proportionnalité
Etc."
Je n'ai pas ici "simplifié" en laissant uniquement ce qui concerne la maternelle. Il faut avoir tout ça en tête pour bien travailler. Dans ma carrière, pas seulement en maternelle, j'ai pu voir les difficultés rencontrées par les élèves de CE2 quand on parlait du nombre de dizaines, pour les retenues dans les additions, pour l'écriture des nombres avec des zéros et je ne parle même pas des décimaux au CM. Tout ça à cause des bases qui n'étaient pas solide. C'est un peu comme l'écriture  et la tenue du stylo, si on ne commence pas dès la PS, c'est "presque" fichu !
Je pense que la raison en est simple, je ne souhaite pas faire culpabiliser les gens mais simplement les responsabiliser : un certain nombre d'enseignant n'étaient pas brillants en math, et même de mon temps beaucoup étaient "mauvais" car il n'y avait pas de math au concours. Moi qui était "bonne", j'ai beaucoup appris en enseignant les mathématiques, notamment j'ai appris à quoi servait le calcul mental et je suis devenue très forte grâce à mes élèves. Beaucoup d'enseignants ne sont pas clairs avec les notions de base, notamment la différence entre chiffre et nombre. J'ai repris quasiment chacun de mes stagiaires, qui confondait les deux, notamment en présentant aux enfant les nombres de 0 à 9 en les appelant systématiquement chiffres. Quand je disais que c'est comme mal tenir le crayon en PS, je suis tout à fait sincère; car on met la confusion dans la tête des élèves dès le départ si on dit un mot pour un autre, ou qu'on mélange les deux mots , de façon spontanée mais permanente, et ce dès la départ.
C'est la le génie de Nicolas Pinel. Ces éclairages sont présents dans les modules ou sur le site." La chaine YouTube de la méthode offre aussi des vidéos, les « points maths » qui offrent des supports d’autoformation".
Et devinez la n°1 ? "Quelle est la différence entre un chiffre et un nombre ?  "  Que le nom de Nicola s Pinel soit béni, lol  ! Du coup je publie la vidéo ici :

Petit résumé à mon attention : Se rappeler que le chiffre a le même statut que la lettre pour un mot. "Le nombre est un concept mathématique, il est représenté par un ou plusieurs chiffres. Le nombre est une valeur qui peut représenter une position, une quantité ou une valeur.
Le numéro est un nombre qui est utilisé pour désigner la place dans une série"

Deux autres vidéos très intéressantes pour les enseignants en maternelle pour bien remettre les choses à plat
*Vidéo Math 2:  comment fonctionne notre système de numération, avec le rappel des  zones « difficiles » : 11 à 16, 60 à 79, 80 à 99
* Video Math 3 Quelles activités pour construire notre système de numération ?
-" activités de groupement : comptage de 1000 objets
- situations d’échange : jeu du banquier : 1 contre 3, 1 contre 5
- lire dans un nombre des informations
- utiliser un tableau des nombres
- dictée de nombres, avec des étiquettes en lettres et d’autres en chiffres (comparer le nombre d’étiquettes)
- utiliser les cartons Montessori (extrêmement efficace)
- les différentes représentations des nombres :
cahier des nombres : différentes représentations (tas, abaques, etc), fleur numérique, calepin des nombres"
J'ai bien l'intention de créer cahiers et fleurs l'année prochaine. Une année , j'avais créé une frise numérique littéraire publiée ici sur mon blog  et un cahier de nombres littéraire en utilisant les albums jeunesse. Je vais en enrichir ces supports cette année.
"- les opérations"
Nicolas Pinel nous rappelle "que ce n’est pas simple du tout et cela doit s’inscrire dans une progression qui articule ces différentes activités"
Cette liste d'activités me donne des pistes pour regrouper les miennes selon ces pistes, je vais y travailler.

*Video : Leçon formes géométriques qui redéfinit bien le vocabulaire à employer

*Video : Leçon l’addition  qui rappelle bien la démarche à utiliser dès qu'on la pratique.


dimanche 18 août 2019

Essayer la MHM en maternelle : les fondamentaux (13) : L'évaluation. Comment faire en maternelle ?

Dans la suite du chapitre 7 sur les points pédagogiques et didactiques, Nicolas Pinel parle de l'évaluation.
Elle est fondamentale au sein de la méthode heuristique.
" Elle s’inscrit dans une pratique quasi quotidienne
- Les activités orales et le calcul mental permettent une évaluation formative continue.
- Un outil d’évaluation va être proposé à l’élève : le tableau des apprentissages (…) L’élève va pouvoir identifier ses progrès, se motiver au regard de ses réussites
L’enseignant programmera régulièrement des temps courts pour que chaque élève fasse le point avec lui sur ses réussites.Le but est que ces entretiens permettent à l’élève de s’exprimer sur ses apprentissages, de rentrer dans une démarche de métacognition. Cet entretien sera mené par l’enseignant sans aucun jugement de valeur, mais au contraire dans un esprit de valorisation des progrès déjà effectués.Il explicitera à l’élève les critères de réussite c’est-à-dire « comment l’on sait que l’on sait »  "
Pour la maternelle, ce n'est pas difficile de créer son propre tableau des apprentissages, en reprenant les items parus dans les textes et les progressions de la méthode. Je vais tenter de les préparer et de les intégrer à mon carnet de bord pour démarrer très vite. Précedemment, j'y notais toujours les résultats mais je ne structurai pas autant. Ca doit faire gagner pas mal de temps de procéder ainsi. Je vais tenter, je publierai mes tableaux au fur et à mesure (non, malgré toutes ces années de travail en formation, je n'anticipe jamais mes progressions totalement à l'avance prêt à remplir, je n'y arrive pas, ce n'est pas dans mon caractère...)

"A quoi va servir l’évaluation ?
On veillera à bien distinguer les raisons des difficultés observées lors des évaluations : s’agit-il d’un problème de consigne, de compréhension de la tache, de lacunes mathématiques … ?
D’autres systèmes d’évaluation : les ceintures "
Nicolas Pinel parle de ce système adapté pour la MHM.
Il cite des documents utiles pour le cycle 2 et 3.
Mais qu'en est-il pour ce qui m'intéresse, c'est-à-dire la maternelle ?
En suivant le QR code qui donne le lien vers le C2ECEDU, j'ai pu parcourir le site et trouver des collègues qui ont adapté pour la maternelle, notamment avec un système d'étoiles :
voici le lien qui nous donne les documents qui expliquent comment elles font.
C'est un travail très sérieux qui est articulé avec l'utilisation de plans de travail, ce dès la PS.
Une video sur youtube explique très bien la démarche, avec une autre spéciale sur les ceintures de compétences, qui montre comment adapter documents et aménagement de la classe.
C'est vraiment un travail remarquable, très sérieux, et tout-à-fait adapté pour la MHM.
Cependant, pour des raisons qu'il n'est pas nécessaire d'exposer ici, je ne souhaite pas travailler en utilisant les plans de travail.
Je suis très intéressée par ce sujet des étoiles de compétences. Depuis plusieurs années, je travaille sur un système voisin, que j'ai découvert sur le site de Christine Lemoine, matern@iles, autour des brevets. Je m'aperçois que j'en ai très peu parlé sur mon blog, un peu ici. Je le trouvais particulièrement adapté quand j'avais les PS, car très simple à comprendre. Pour les MS, je le trouve aussi très approprié. Mais l'idée des étoiles de compétences m'intéresse. Cette année, je travaillerai à essayer de concilier les deux :
- la progression des activités *, **, ***
-qui pourront aboutir à créer une étoile de compétence dans l'activité, et dans le domaine ou sous-domaine, que je veux créer par rapport à ma propre progression, sur l'année et non pas sur le cycle.
Je préfère décomposer davantage, du moins dans un premier temps. D'abord car je ne suis qu'en MS, je n'ai pas eu les PS et je n'aurai pas les GS; je suis dans une nouvelle école et il faut que je vois comment on y travaille; dans ma nouvelle école, on utilise "je valide" dont je n'ai aucune pratique mais qui m'intéresse énormément et qui est adapté à ma connaissance du travail en brevet. Je vais donc commencer prudemment avec tout cela. De toute façon, je ne pense pas étendre vers le travail en plan de travail toute-matière, je ne m'y retrouverais pas dans ce que j'aime pratiquer ...

jeudi 15 août 2019

Essayer la MHM en maternelle : les fondamentaux (12) : Points pédagogiques et didactiques. Rôle de l'enseignant, pédagogie explicite

Dans le chapitre 7, Nicola Pinel commence par rappeler le rôle de l'enseignant :

"LE RÔLE DE L’ENSEIGNANT
-Médiateur d’apprentissage
-Accompagnateur
- Evaluateur
- Motivateur

UNE PEDAGOGIE EXPLICITE"
L'enseignant doit :
"- Annoncer ce qu’on va faire : Dans la formulation, le « nous » est important : il montre que c’est un travail commun entre l’enseignant et les élèves, tout le monde est impliqué. C’est à ce moment qu’on peut lier aux différents contextes déjà rencontrés (situations antérieures, vie quotidienne, travail lié aux arts…)
- Expliquer pourquoi on fait les choses : « Nous allons apprendre à (…) car ce sera utile à (…)
- Expliquer comment on fait les choses : des procédures, des stratégies, des connaissances utiles. Cela signifie dire clairement, en imageant au besoin, le savoir ou la procédure. L’enseignant raisonne à voix haute. On présente le cas « simple », « standard », et on garde les cas particuliers plus complexes pour plus tard. On vérifie la compréhension de tous, on donne des exemples ou contreexemples, on échange avec la classe.
- Faire expliquer par l’élève comment il fait. Par exemple en demandant « comment fais-tu ? ou « Je n’ai pas le même résultat que toi, explique-moi comment tu as trouvé le tien »

Les temps d’explicitation font partie de la pratique quotidienne aux différents moments des apprentissages. Cela se fait au début de la séance, pendant la séance (…) en fin de séance pur institutionnaliser le savoir.
Expliciter n’est pas facile.(…) L’explicitation peut se faire par la parole de l’enseignant, par la médiation d’un outil/matériel ; mais en provoquant des interactions entre les élèves
Un des enjeux de cette pédagogie explicite se situe dans les rétroactions que l’enseignant doit employer. La rétroaction (ou feedback) est une information que l’enseignant donne à l’élève après avoir observé comment il a réalisé une tâche donnée. Il peut s’agir d’indiqué s’il a donné la bonne réponse ou non(…) ou de conseiller à l’élève une stratégie (…). Le but est de permettre à l’élève de s’améliorer dans la réalisation de cette tâche. Bien entendu, on ne porte pas de jugement. La rétroaction doit :
- Etre claire et précise, de préférence personnalisée
- Avoir lieu le plus tôt possible : dans l’idéal elle doit être immédiate, quand l’élève fait, sinon il peut prendre des mauvaises habitudes.
- Etre liée à l’objectif, que l’on rappelle si besoin, car il est indispensable que l’élève connaisse cet objectif.
C’est un geste professionnel qui n’est pas aussi simple que cela peut en avoir l’air. L’effet peut être négatif si on essaie d’imposer « la bonne réponse » au lieu de conseiller, ou si l’élève a l’impression « qu’on est sur son dos ».
Il faut faire attention à ne pas être dans une rétroaction normative, mal vécue par les élèves en difficulté : « Tu as raté l’exercice », mais plutôt de s’inscrire dans une rétroaction informative : « Tu as fait moins d’erreurs qu’hier, il faudra encore travailler sur ça »
La réflexion qu’on demande à l’élève s’inscrit dans un processus de métacognition. La métacognition est la représentation que l’élève a de ses connaissances et l’analyse qu’il en fait. (…) Toutefois, il faut se méfier des limites de la métacognition. Certains élèves sont en difficulté pour expliquer leur stratégie et cela pourrait les mettre encore plus en difficulté. Le risque aussi est de vouloir aller trop vite (…)Il faut laisser le temps à l’activité intellectuelle

mercredi 14 août 2019

Essayer la MHM en maternelle : les fondamentaux (11) : qu'est-ce que la MHM ?

Dans le chapitre 6, Nicolas Pinel résume ce qu'il a finalement martelé dans les chapitre précédents : qu'est-ce que la MHM ? J'en recopie ici des extraits afin de les marteler pour moi-même. Afin de faire mon point de rentrée, je vais rajouter en italique ce que je fais déjà,  en souligné des activités que je compte introduire.

Il mentionne la définition d'heuristique : "consiste à faire découvrir à l’élève ce qu’on veut lui enseigner."

"L’un des points important de le méthode est aussi de développer le sentiment d’auto-efficacité chez les élèves."

"PRINCIPES

Points fort :
-Recherche du sens
- mise en activité intellectuelle des élèves
- lien avec les autres disciplines et la vie de tous les jours : ce sont des mathématiques qu’on utilise et pas seulement des mathématiques qu’on étudie pour elles-mêmes.
- enseignement explicite

5 principes :
1. Offrir une culture mathématique positive :
prendre conscience des mathématiques dans leur environnement
repenser le lien de la discipline avec les élèves et avec les familles : communication des activités à l'aide de Klassroom, sacs à album mathématique
dimension attrayante et positive de la discipline

2. Offrir un environnement adapté
stimulant, expression sans crainte
pouvoir travailler en individuel, en binômes, en grands groupes ": je vais essayer de mettre en place les ateliers comme le propose Christine de matern@iles sur son blog
"espace affichage suffisant clairement dédié aux mathématiques
coin pour ressources mathématiques identifiées comme telles, accessibles librement" : je veux bien organiser mon coin math pour qu'il soit utilisable vraiment par les enfants eux-mêmes
"3. Répondre aux besoins des élèves
entrées différentes dans les apprentissages : moyens variés (outils, matériel de manipulation, modalités d’apprentissage)
mise en adéquation de l’autonomie, de l’exigence et de l’apprentissage . La réussite est le moteur de la motivation intrinsèque
Participation de tous active et valorisée. Utilisation de l’oral qui redonne à l’erreur une place centrale"
4. Manipuler pour conceptualiser
matériel proposé choisi avec soin et suffisamment diversifié
5. Connecter les mathématiques au monde
situations problèmes," poursuite du travail sur les rituels. Je souhaite instaurer la tour des absents comme le propose Christine sur son blog Objectif maternelle et dont parle Pinel
mesure : " balances au coin dinette, poursuite du travail sur les recettes de cuisine, introduction d'ateliers bricolage MHM
"art et géométrie"  travail à partir de Klimt, Miro
"promenade mathématique ". 
J'enrichirai certainement cet article de liens au fil de mes découvertes.

lundi 12 août 2019

Essayer la MHM en maternelle : les fondamentaux (10) : le rapport Vilani-Tossian

Dans la suite du chapitre 5 sur les appuis scientifiques, Nicola Pinel rend compte des recommandations du CNESCO, qui sont dans la même mouvance. Une de ces remarques a attiré mon attention :
"Ne pas attendre la maîtrise parfaite d'une notion pour en aborder une nouvelle avec les élèves".
Jusqu'à présent, j'ai toujours eu du souci avec ce point. Toujours partagée entre le souhait que l'élève puisse bien comprendre et ne pas aborder des difficultés "en plus", et la culpabilité de le maintenir dans un niveau trop bas. Particulièrement dans les taches imposées par l'équipe par exemple en APC. Je reste persuadée, pour les jeux par exemple, qu'on peut bien "pousser" certains enfants" dans les difficultés et que ça marcherait. De toute façon, on peut toujours essayer ... Je vais(me) l'imposer dans les expérimentations futures.

En QR code, suit le RAPPORT VILANI-TOSSIAN, qui fut tant critiqué à sa sortie et que je n'avais pas eu le temps de lire. Il est passionnant ! Dans ma démarche estivale de modifier mes pratiques vers la MHM en les optimisant, il m'a aidé et conforté. Voici les points que j'ai relevés pour ma problématiques (les MHM en maternelle)

"1. L’ESPRIT DANS LEQUEL NOUS AVONS TRAVAILLE : LA CONFIANCE
1.2. Pour un élève plus serein
1.2.1. Un élève en souffrance
peut s’expliquer par :
- les insuffisantes prises en compte des évaluation et progrès des élèves
- une construction des notions trop rapide pour une appropriation pérenne (en particulier le nombre et la forme chez le jeune enfant)(…)
- des difficultés à repérer la cause des erreurs chez les élèves
(…) il est important chaque année de valoriser des réussites ciblées"
Autant les nouveaux carnets de suivi ne me satisfont guère puisque les parents ne peuvent pas y réaliser les difficultés que rencontrent leur enfant, autant je trouve que l'on ne met jamais assez en valeur les résultats positifs des enfants (je dois être schizo comme la plupart d'entre nous)
Cette idée de valoriser des résultats que l'on ciblerait a fait tilt : chez un élève en grande difficulté, cibler un "tout petit" objectif choisi avec l'enfant et s'y atteler, puis le mettre en valeur quand il est atteint. C'est une méthode qui marche ! Par exemple, je me souviens avoir tenté cette opération il y a très longtemps avec une élève en difficulté en CE2 qui n'avait intéressée personne jusque là parce qu'elle était très paresseuse et avait un frère en hôpital de jour : j'avais réussi un très bon coaching en association avec les parents, et on était passé de E à D puis on avait fini l'année à C- : un vrai challenge réussi : en 3e elle avait refusé son orientation en filière professionnelle ("reconnaissant son profil paresseux") et s'était fixé l'enjeu du bac général qu'elle avait réussi !
Je pense essayer pour chaque enfant en difficulté de choisir une difficulté particulière très ciblée et de s'y tenir jusqu'à la réussite, et de me servir de cela pour effet Pygmalion

autre point :
"… l’élève doit avoir le temps d’essayer, d’éventuellement se tromper, d’analyser son erreur, d’essayer à nouveau … Tel un mathématicien dans son travail de recherche, l’élève ne doit pas craindre l’erreur, la plus grande de toutes serait de le priver de cette expérience."
Il faudrait mettre ce paragraphe au fronton de la classe ! Laisser les enfants se tromper, essayer, essayer.
C'est quelque chose que j'explique chaque année aux stagiaires et pourtant je me fais souvent violence pour le faire moi-même; par exemple, valider les défis puzzles sur les planches et ne pas ranger les puzzles quand la série est finie ! Quelle violence je dois me faire à chaque fois : on doit avancer, je n'ai pas la place pour tout mettre, certains vont s'ennuyer ....
Et de même sortir les plus difficiles avant, en argumentant des mêmes raisons ... (on doit avancer, je n'ai pas la place gnagnagna)
Méthode Singapour : la verbalisation est centrale dès la maternelle

et le point sur les manuels :
"5. LES OUTILS EFFICACES POUR LES ENSEIGNANTS
5.1. Le manuel
Une méthode d’enseignement mathématique efficace est avant tout une progression, souvent bâtie sur plusieurs années, dans la présentation des notions, dans la représentation des nombres, dans le passage du concret à l’abstrait, dans la répétition des apprentissages, des entraînements et des pratiques. Le manuel se doit d’être le garant de cette cohérence sans pour autant porter atteinte  à la liberté pédagogique de l’enseignant"
J'ai réalisé qu'avec l'expérience, on se fait de plus en plus confiance, on devient de plus en plus exigent, donc critique, et on réalise un "bricolage" qui n'est pas forcément le meilleur. Vilani-Tossian le détaillent bien dans le rapport : on réalise un puzzle où la démarche peut se perdre. C'est une des conclusions de mon bilan de l'année passée pour mon retour en MS : j'ai fait un très bon travail en ce qui concerne les situations-problèmes en m'appuyant sur la MHM, mais en ce qui concerne le reste du travail, ce n'était pas assez structuré. L'année prochaine, je vais reprendre la progression de chez Accès MS qui est très bonne et très commode, en y ajoutant ma sauce MHM, ce sera plus sécurisant et certainement plus efficace.


dimanche 11 août 2019

Essayer la MHM en maternelle : les fondamentaux (9) : les apports des neurosciences

Dans la suite du chapitre, Nicolas Pinel parle de l'apport des neurosciences, et des concepts fondamentaux à comprendre dont "la neuroplasticité : le cerveau est malléable et de nouvelles connexions entre les neurones peuvent se créer tout le long de la vie."
Je me souviens qu'à mon début de carrière on en était à "tout se joue avant 6 ans" et il en est resté sans doute quelque chose chez beaucoup. D'où sans doute cette hâte, inconsciente bien sûr, de se précipiter, de faire vite, avant qu'il soit trop tard ... Je ne sais pas si c'est vraiment passé, même chez les officiels; ce souci constant, en maternelle, d'évaluer toutes les compétences , dès la PS, alors que j'ai été formée dans la démarche des cycles, où on a plusieurs années pour bien ancrer, cela me semble totalement contradictoire, voire schizophrène ...
Stanislas Dehaene parle de "4 facteurs pour réussir les apprentissages
- L’attention : elle sert à filtrer les informations. Il s'agit d'indiquer à l'élève à quoi il doit être attentif. Orienter l'attention, et c'est là tout le rôle de l'enseignant, est fondamental.On retrouve une des limites des manuels et fichiers où l'excès d'informations, illustrations, couleurs, personnages, distrait l'élève". C'est une des dérives de nos temps , et de moi-même d'ailleurs : pour rendre accueillant, pour faciliter, on rajoute beaucoup de choses qui se révèlent parasites. "C'était déjà abordé dans la partie sur les affichages. La tentation d'utiliser toutes les ressources des banques d'images sur le net peut devenir une dérive ...
 "- L’engagement actif : c’est toute la difficulté de l’enseignement : proposer une activité ni trop facile ni trop difficile.
- Le retour d’informations : l’activité et l’engagement ne suffisent pas. Pour un réel apprentissage, le cerveau a besoin de rétroactions. Cette rétroaction sera aussi bien une validation, un retour sur la procédure qu’un renforcement (encouragement, approbation)" C'est une facteur fondamental et en même temps pour moi c'est très difficile à réaliser pour une classe de trente élèves, notamment quand on pratique les ateliers individualisés. J'avais essayé une pratique totalement individualisée, mais je suis retournée à une organisation en équipe pour mieux maîtriser cette phase, en attendant de trouver une organisation qui me le permette vraiment ...
- La consolidation des acquis : pour intégrer les connaissances, il faut distribuer les apprentissages et s’appuyer sur un environnement favorable : alimentation saine, activité physique régulière et sommeil. Cela renvoie à l’automatisation : automiser permet de libérer de l’espace cognitif. "
Je pense que nous avons tous remarqué la diminution des capacités d'attention de nos élèves, et des gens qui nous entourent en général. Les écrans y sont pour beaucoup, c'est certain. Mais ce que j'ai pu remarquer aussi c'est le rythme des enfants inadapté à leurs besoins, notamment très souvent un manque de sommeil chronique. Avec la stricte application des Textes  et le manque de structure pour la sieste, les Moyens sont souvent victimes de leur fatigue sans qu'on puisse y remédier un peu dans le cadre de l'école; c'est un de mes chevaux de bataille dans les réunions avec les parents.

p57 Nicolas Pinel rappelle les neuromythes,  que j'avoue avoir partagés longtemps ... 
"- les styles d’apprentissage. L’idée que les élèves seraient visuels, auditifs ou kinesthésiques est fausse. Toutefois on sait qu’il est pertinent d’inciter les apprenants à combiner plusieurs canaux pour apprendre." Je revois certains enseignants faire des stages d'études pour pratiquer mieux ...
"- on utilise seulement 10% de notre cerveau
"- les premières années sont critiques : c’est faux"nous en avons parlé.

"Quel intérêt pour la classe ?
Les neurosciences ont confirmé le fait que le cerveau retient plus d’informations si on les catégorise (… )faire du lien en classe entre les différentes choses que l’on enseigne
Les neurosciences ont aussi démontré que les élèves ont des connaissances mathématiques intuitives (…) Intuitivement, un élève de maternelle va pouvoir comparer trois jetons à un paquet de dix jetons.
Trois autres points sont aussi directement utilisés dans la méthode :
 - une réflexion sur la distributivité des apprentissages (…) faire en sorte que des périodes de sommeil séparent les différentes phases d’un travail sur une même notion.
- la motivation des élèves : l’enseignant doit éveiller la curiosité,  motiver par la proposition de situations concrètes
- l’environnement de classe : il doit être enrichissant. C’est un point fondamental. "

Nicolas Pinel joint en qr code une conférence de Steve Masson qui explique bien la neuropédagogie, très intéressante et agréable à écouter.






vendredi 9 août 2019

Essayer la MHM en maternelle : les fondamentaux (8) :l'importance de l'enseignement explicite

Dans son chapitre sur les appuis scientifiques, Nicolas Pinel publie dans les compléments un qr spécifique , un dossier sur l'enseignement explicite publié par l'Ifé.
Ce document est passionnant.
Après avoir rappelé les IO il donne de l'enseignement explicite des définitions assez différentes selon les chercheurs qui les utilisent. On y retrouve notamment celle de Goigoux-Cèbe :
"nécessité́ d’outiller, dès la maternelle, tous les élèves des procédures de base (chronologie, repérage dans l’espace, catégorisation, attention, compréhension de l’implicite, développement de la mémoire de travail, phonologie), en comprenant les causes plutôt qu’en se focalisant sur les effets des difficultés des élèves … car réussir n’est pas comprendre". D'autres chercheurs donnent en exemple une séance sur une carte de géographie qui illustre tout-à-fait la difficulté.
Réussir n'est pas comprendre : en maternelle, c'est une notion que les enseignants débutants ont beaucoup de mal à saisir, et j'aurais envie de rajouter, associer à celle de "échouer n'est pas ne pas comprendre". Et en même temps, c'est ce qui fait toute la difficulté de l'enseignement en maternelle, pas seulement en maternelle bien sûr, mais le phénomène est accentué par les soucis de langage et de réelle communication avec les enfants.
Dans le même paragraphe, le GFEN alerte sur les problèmes de l'explicitation qui peut accentuer les différences entre les enfants : "« [Certaines réponses] aux difficultés des élèves se traduisent par une adaptation des tâches dans le sens de la simplification, de la fragmentation, d’un surcroit d’aide qui, en fait, au lieu d’aider les élèves, viennent enkyster et accroitre la différence par rapport aux autres élèves, et donc participe à̀ asseoir les difficultés alors même que l'on voudrait les résoudre. Et tout ça à l’insu des enseignants... » .
Mon Dieu que c'est difficile !

Suit ensuite tout un descriptif de dispositif et de définitions pour nous aider à agir efficacement, c'est-à-dire à supprimer ce qui alourdit le dispositif et nous fait perdre des élèves en route. Mais j'avoue qu'en même temps la difficulté c'est de ne pas se perdre soi-même ... Tout me semble à la fois évident et extrèmement complexe, je me reconnais en même temps dans les points positifs et les négatifs ...
Sylvie Cèbe y parle des situations à privilégier, notamment comment régir la parole et l'action des élèves : ex. : le "comment fais-tu ?" notamment pendant l'activité :
" " Comment fais-tu ?" Cette simple question posée à l’élève par l’enseignant favorise une conscientisation de ses processus intellectuels et l’encourage à une activité mentale qui favorise le développement d’une capacité réflexive et ce dès le plus jeune âge. Pour ce faire l’élève a besoin de compétences langagières qui doivent être enseignées. Les nouveaux programmes demandent régulièrement à l’élève d’expliquer à l’enseignant autant que de s’expliquer à lui-même sa démarche intellectuelle. "
Sylvie Cèbe précise qu’il lui semble utile d’expliciter pendant l’activité : « il est important que les élèves soient conscients que l’explicitation des procédures rend leurs activités bien plus efficaces et que du coup ces procédures conscientisées sont transférables ». " C'est très difficile à manier, je m'en suis bien rendue compte dans mes situations-problèmes de l'année dernière; mais en même temps j'ai pu réaliser combien c'était efficace; mais je n'ai pas pu savoir en profondeur si pendant ce temps-là je "perdais" des élèves; franchement je ne le pense pas, car beaucoup ont eu l'air d'être intéressés, de se sentir concernés, alors qu'auparavant ils étaient très passifs ...

Suivent des interviews des chercheurs, très éclairants. Notamment les interventions de Sylvie Cèbe, et pour la maternelle :
"Comment faire pour que tout le monde comprenne ce qu'il y a à faire ? Même lorsque l'élève sait reformuler la consigne, rien ne garantit qu'il ait compris le sens de la tâche. Il faut donc aller au-delà de la reformulation et engager les élèves dans une réflexion autour des critères de réussites avec des questions du type :
▪ A quoi ressemblera cet exercice lorsque vous l’aurez réussi ? 

▪ Quelle est la règle du jeu qu'a en tête l'enseignante quand elle propose cette consigne ? 

▪ A quoi faut-il faire attention dans la tâche ? 
 (...)
Cela va nécessiter d'enseigner les compétences langagières requises pour expliciter les processus mis en œuvre. Les enseignants sollicitent régulièrement les élèves sur des explicitations en amont et en aval des activités, mais plus rarement pendant l’activité, alors que c’est sans doute là que ce serait le plus utile. Ainsi, dans une activité de tri d’objets en maternelle, c'est l’explicitation en temps réel de procédures efficaces, mais aussi l'usage d'un matériel adapté qui peut permettre réellement à l'élève de réaliser une exploration systématique de tous les objets, sans en oublier, et rendre toute vérification inutile puisque l'élève sait alors qu'il n'a oublié aucun objet, que chacun a bien été traité. C'est cette "explicitation en ligne" qui va permettre à l'élève d'apprendre des méthodes adaptées à toutes les tâches de tri, au-delà de celle-ci."
Jacques Bernardin pointe quatre moments importants dans la séance et/ou dans la séquence :
"▪ Les cinq premières minutes de cours, pour la présentation des enjeux de la tâche ainsi que du but de la tâche et de ses consignes.
▪ Au cours de la tâche, au moment propice, suspendre l’activité pour expliciter les procédures. Puis repenser les modalités de travail, proposer de réorienter la tâche pour faire évoluer l’activité des élèves.
▪ Le temps d’institutionnalisation. C’est le passage du réussir au comprendre, trop souvent éludé (ou pris en main de manière unilatérale par l’enseignant), pour dégager le noyau dur de l’activité et en faire un objet de savoir générique que les élèves pourront reconvoquer dans une classe de situations semblables.
▪ La transition, le tissage entre une séance et la suivante qui permet parfois de faire saisir à certains ce qui ne l’avait pas été lors de l’institutionnalisation."

Les chercheurs rappellent bien que ce n'est pas parce que les enfants font le même exercice de nombreuses fois sous la même forme qu'ils vont savoir s'approprier les procédures (exemple d'un questionnaire de lecture) : ", les études montrent que si cela peut fonctionner pour restituer des connaissances littérales, ce sera insuffisant pour apprendre à inférer, en sachant s'il faut mettre en relation différents éléments du texte, ou raisonner à partir de ses connaissances initiales..."






mardi 6 août 2019

Essayer la MHM en maternelle : les fondamentaux (7) : les appuis scientifiques


Dans le chapitre 5, Nicolas Pinel aborde la synthèse d’études convergentes qui vont orienter ou conforter ses choix de pratique

LA META-ANALYSE DE JOHN HATTIE

ce qui influence positivement les apprentissages:
- la rétroaction par l’enseignant .      a
- la relation de confiance entre l’élève et l’enseignant.      b
- l’utilisation d’évaluations formatives     c
- l’autoévaluation des élèves.      d
- l’adaptation au rythme d’apprentissage des élèves.     e
- la clarté de l’enseignant.     f
- l’information des élèves des notions qu’ils sont sur le point d’apprendre (objectifs, compétences à acquérir).     g
- le fait de faire le lien entre les nouveaux concepts et les connaissances antérieures.     h
- l’étalement dans le temps des exercices procéduraux.     i

Certains de ces points apparaissent évidents: a, b, e, f
D'autres m'apparaissent évidents mais pas souvent mis en pratique fonctionnellement, notamment en maternelle : c, g, h
Sur le point h, par mon travail de cette année, j'ai pu voir comme c'était à la fois important, évident pour nous et pas du tout pour les élèves. Ce que nous concevons comme une progression n'apparaît pas du tout ainsi pour les élèves qui n'y voient qu'une activité de plus voire une activité nouvelle.
En ce qui concerne le point d, pour la maternelle, il est à manier avec précaution : le jeune élève ne sait souvent pas comment s'évaluer, et s'il est en échec, peut culpabiliser. Je lui préfère l'idée de coévaluation genre "tu t'évalues, on en discute ..."
Associer d, f et h est très profitable. Je le faisais déjà en PS et l'année dernière pour mon retour en MS, je n'ai pas approfondi suffisamment. Je pense procéder avec les images une étoile, deux étoiles, trois étoiles, avec par exemple les modèles de la  Maternelle de la très généreuse Laurène.


Nicolas Pinel donne en document complémentaire sous forme de QR code un document
On y trouve des compléments d'information que j'ai trouvé intéressants. Certaines paraissent des évidences mais ils donnent des arguments scientifiques pouvant être utiles :
ainsi ce qui aide peu : les devoirs, 
ce qui nuit : trop de télévision, le redoublement.
D'autres choses m'ont plus étonnée :
ce qui ne nuit pas mais n'aide pas non plus : les classes multi-âges
ce qui n'aide que peu : de petites classes

LES AUTRES RECHERCHES notamment anglo-saxonnes :
J'en souligne certaines  affirmations qui rejoignent celles en lesquelles je crois :

"- formuler les objectifs
- relier le travail en classe à la vie réelle
- encourager les élèves à faire des efforts, à s’améliorer"
 stratégies d’intervention les plus efficaces, notamment en mathématique :
"- la variété des approches" : cela nous demande de remettre en question nos propres démarches, ici de notre personnalité, mais qui n'est pas forcément la même pour tous. C'est en observant les enfants, en les laissant faire qu'on peut les découvrir.
"- l’apprentissage coopératif," avec rôle actif de l'enseignant pour que chacun reste dans son rôle. Qu'est-ce que c'est difficile en mettre en œuvre, et pourtant ...
"- les stratégies métacognitives : chercher similitudes et différences avec d'autres problèmes abordés précédemment " On doit pouvoir y arriver même en MS !
"- la verbalisation du raisonnement"