1.1.D. L’évaluation, mode d’emploi
Quand on a la volonté de considérer l’évaluation comme un
outil efficace et simple à utiliser pour faire progresser tous les enfants,
tout se joue :
-
d’abord dans l’ambiance de la classe,
-
ensuite
dans la capacité du maître à interpréter des réponses d’enfants pour en faire
un moteur des apprentissages,
-
enfin dans son choix des traces de l’évaluation
qui vont être publiques.
Avec la classe, la question de l’ambiance
Une classe est une famille où on est bien ensemble et dans
laquelle chacun se mobilise des des apprentissages qui concernent tout le
monde. (…) les principaux ingrédients : de l’équité, de l’empathie,
de la vitalité.
1. (…) Une règle d’or en la matière est : zéro
concurrence. Aucun enfant ne doit s’autoriser à porter un jugement négatif sur
le travail d’un autre. Si c’est le cas, il ne faut pas le laisser passer. C’est
un fondement du vivre ensemble à l’école.
2. Le maître ne considère pas la douleur d’un enfant comme
un fait divers…Quand un enfant est triste, malheureux pour une période, le
maître peut le dire au groupe pour que tous les enfants, en empathie, l’aident
à surmonter le moment pénible. (…)
3. La dynamique relations individuelles – cohésion du groupe est très importante. Les moments
de classe où le maître s’adresse au groupe-classe pour parler d’un enfant en
particulier visent, soit à présenter un exploit d’un enfant, soit à souder le
groupe dans le traitement d’une difficulté d’un enfant.
Avec chaque enfant, la question de l’interprétation
La seule modalité
d’évaluation intéressante pour un maître est celle qui est intégrée à sa pratique quotidienne, et qui retentit positivement sur les enfants et sur leurs familles.
(…) Tout comportement non-attendu est une richesse car il va falloir
l’interpréter en terme de ce que « dit » l’enfant et qui va devenir
un levier, un outil puissant de travail. (…)
Dans ce travail, interpréter c’est évaluer positivement une activité cognitive, c’est déceler en quoi un enfant montre où il est
en est par rapport aux objectifs visés à l’école. (…)
L’enseignante valorise
(…) Elle donne à l’enfant son interprétation
(…) Elle remet l’enfant sur la bonne
voie dans le travail du jour : V.I.P.
(valoriser, interpréter, poser un écart)
Savoir arrêter un travail en cours pour aider en particulier
un enfant prioritaire.
Avec les familles, la question de la confiance
Carnet de progrès.
Le seul évaluateur pour une classe est le maître de la
classe et son évaluation ne porte que sur des
progrès d’un enfant par rapport à lui-même
Suite longitudinale
de progrès de chaque enfant sur 3 ou 4 années.
Le choix du
maître de rendre visible et public un progrès d’un enfant relève de 3
possibilités :
1. Il est surpris par
un comportement, un énoncé, un travail, qu’il interprète comme un progrès de cet enfant-là à ce moment-là.
Souvent, c’est une première fois
2. Il a décidé de procéder à une évaluation systématique dans un domaine
3. Il reprend chaque carnet, une fois par an, afin de compléter ses observations par rapport à
ce qu’il sait de cet enfant-là
Trois règles : ne pas vouloir d’exhaustivité, ne jamais
porter de remarque négative par rapport à un apprentissage, ne jamais porter
d’avis sur la personne de l’enfant car seuls les apprentissages sont concernés.
Ce suivi gagne à être présenté et expliqué aux enfants et aux parents le plus tôt possible durant le
cycle.
Une condition de fonctionnement est la confiance du maître en lui-même
1.1.E. La continuité sur le cycle
(Les cycles) sont
faits pour donner du temps aux apprentissages des enfants et des marges de
manœuvres aux enseignants. S’auto imposer un rythme annuel, alors qu’on a
la chance de travailler à long terme, revient à s’empêcher de travailler
sereinement.
Objectifs
ORAL
1 Oser entrer en communication
2
Comprendre et apprendre
3 Echanger
et réfléchir avec les autres
4
Commencer à réfléchir sur la langue et acquérir une conscience phonologique
ECRIT
5 Ecouter
de l’écrit et comprendre
6 Découvrir la fonction de l’écrit
7 Commencer à produire des
écrits et en découvrir le fonctionnement
8 Découvrir le principe
alphabétique
9 Commencer à écrire tout seul
Ces numéros ne correspondent pas du tout à ce que serait une
progression, de la PS à la GS. Au contraire, chaque objectif est visé à chaque
niveau. (…) J’appelle ça des chemins d’apprentissage
(…) On voit la différence de cet aspect qualitatif des apprentissages avec
ce qu’on entend souvent : chacun à son rythme. Non, il ne s’agit pas d’aller
vite ou moins vite, (…) Il s’agit d’arriver à bon port, quel que soit l’itinéraire
emprunté.
extraits de Langage et école maternelle, Mireille Brigaudiot, ed. Retz
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