Je vais publier ici mes notes de lectures, faites de citations à propos de choses que je sais déjà mais bien synthétisées, de choses que je savais déjà mais que j'avais enfouies dans ma tête loin de l'évidence de les ressortir, et de listes de pratiques qui me font dire bon sang mais c'est bien sûr !
Donc voici :
LANGAGE ET ECOLE MATERNELLE,
de Mireille Brigaudiot
Présentation et mode d’emploi
3. (…) Par ailleurs, je considère qu’il y a 3 niveaux pour
comprendre un moment de classe.
- Un niveau supérieur que j’appelle « les valeurs » (respect des Droits de l’Enfant,
bienveillance, certitude que l’école peut beaucoup pour les enfants qui n’ont
pas eu la chance de naître en milieu favorisé). Ce niveau est non négociable.
- Un niveau moyen qui va des objectifs aux choix
pédagogiques d’une séance (thème de travail en classe, supports, durées des
activités, organisation matérielle, etc.). Là réside la liberté pédagogique de chacun.
- Un niveau inférieur qu’on appelle les micro-situations, ou
l’écologie de la classe. Les paroles et les gestes de l’enseignant y sont
décisifs et l’essentiel de la formation est là.
De fait, quand on veut obstinément ne pas perdre d’enfants,
les choses se nouent aux niveaux extrêmes : les valeurs et les
interactions maîtres-enfants.
Introduction au langage
Dans l’humanité
Chez un petit d’homme
Voilà donc ce qu’on peut attendre/provoquer chez les enfants
les plus jeunes de TPS :
- qu’ils commencent à acquérir la conventionalité des usages de l’oral (demande et récit minimal),
avec des prononciations très approximatives et des « inventions » de
signes non-conventionnels. Ils sont au tout début de la combinatoire syntaxique, ils « redoublent » les mots (cocole, rourou) comme pour allonger
leurs énoncés.
- qu’ils commencent à entrer dans des jeux symboliques, avec des accessoires.
- qu’ils comprennent la conventionalité
des usages du dessin en réception et fassent des essais en production.
- qu’ils utilisent l’auto-langage[1]
pour s’aider (commentaires).
Tout cela nécessite énormément de connivence entre les
enfants et leurs adultes,
(…)
Durant la TPS, on peut attendre des enfants :
- qu’ils commencent à être de vrais énonciateurs, en français (emploi de « je » même si le pronom n’est pas
encore stabilisé, verbes de désirs, marqueurs d’espace-temps dans des récits,
même limités).
- qu’ils mobilisent spontanément des essais de catégorisation, avec « le même »,
avec des adjectifs qui qualifient, avec des essais de mots-nombres non conventionnels.
- qu’ils déploient beaucoup de jeux symboliques, notamment avec des mimes.
- qu’ils s’intéressent aux dessins et commencent à en produire.
- qu’ils commencent à mimer les tracés de l’écriture.
(…)
On attend des enfants de PS
- qu’ils soient énonciateurs
autonomes (« je » stabilisé, « moi je » par opposition
à autrui, temps verbaux, prépositions pour dire le temps et la causalité).
- qu’ils commencent à s’adresser à un interlocuteur à distance, en s’adaptant à cette situation.
- qu’ils entrent dans de nouveaux jeux symboliques avec des rôles.
- qu’ils soient sensibles aux rimes et aux assonances.
De toute la scolarité, la période TPS-PS est le palier durant lequel les performances langagières
sont les plus contrastées. Certains enfants, totalement incompréhensibles à
leur arrivée, pourront dire en fin de PS, comme Guillaume, « je vais faire la mer avec du bleu ».
(…)
On attend des enfants de MS :
- qu’ils entrent dans de nouveaux usages de la langue, parfois détournés (gros
mots) et souvent travaillés à partir de la morphologie, avec des inventions de
mots non-conventionnels mais bien construits.
- qu’ils entrent dans une première « culture littéraire »
- qu’ils inventent des histoires.
- qu’ils verbalisent des repérages temporels par rapport au moment de parole, même de
manière non-conventionnelle.
- qu’ils fassent leurs
premières productions d’écrit avec un usage conventionnel (dire quelque
chose à quelqu’un) et signes non-conventionnels (pseudo-lettres).
- qu’ils dessinent
pour représenter le réel.
(…)
En GS, on attend
des enfants :
- qu’ils s’expriment et qu’on
les comprenne bien, qu’ils racontent et qu’ils expliquent.
- qu’ils empruntent des
éléments de fictions connues pour construire des narrations.
- que leurs énoncés soient proches de ceux des adultes pour les marques modales (sujet « présent »
dans son énoncé), de causalité et de temps.
- qu’ils utilisent l’écrit
pour transmettre un message, avec de l’aide ou seuls en utilisant des signes
conventionnels (lettres utilisées avec le principe alphabétique).
- qu’ils dessinent
pour « raconter ».
[1]
On appelle auto-langage ce moyen de s’aider soi-même dans des
tentatives pour obtenir un effet (ex : « dodo maman » pour dire
à sa mère de se coucher)
extraits de Langage et école maternelle, Mireille Brigaudiot, ed. Retz
extraits de Langage et école maternelle, Mireille Brigaudiot, ed. Retz
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