2.1.C. Modalités spécifiques pour la première
scolarisation
0 La préparation de la rentrée
La classe regroupant les nouveaux
élèves étant la classe prioritaire
par rapport aux autres, c’est toute l’équipe enseignante qui va préparer leur
arrivée
(…)
Des conseils pour la
découverte de ce nouveau lieu
-
inviter les parents, sans leurs enfants, un soir
après la sortie de classe, début juin : visite des locaux, présentation des adultes, de la journée…
-
inviter les parents avec leurs enfants, par
petits groupes, sur le mois de juin, pendant ½ journée de classe : les
enfants de la classe d’accueil prennent en charge les déplacements avec les
petits et leurs parents (…)
-
à leur départ, un livret leur est remis pour que
famille et enfant puissent le regarder pendant l’été (…)
0 Un vrai accueil pour les familles et leur
enfant
Il faut essayer d’être en nombre
les jours de rentrée et organiser une rentrée échelonnée, par groupe de 4 ou 5
enfants avec les parents chaque jour (…)
Les classes ont peu de tables,
mais des peluches, des déambulateurs et des jeux très appropriés.
Une fois l’enfant dans la classe,
il est accueilli par sa maîtresse qui note, devant lui, le numéro de téléphone
des parents, sous leur dictée (…)
On laisse les parents dans la
classe le temps qu’ils veulent jusqu’à la récréation (…)
Lorsqu’un enfant pleure, on
l’apaise (…) on joue à des jeux symbolisant l’absence des parents et leur
retour.
Dans la matinée, on adopte les
premières formes scolaires de vie : un regroupement avec petite musique et
jeux de doigts, l’annonce aux enfants qu’ils vont apprendre qui s’appelle
comment, en commençant par soi-même, la prise en photo de chaque enfant en lui
expliquant que ça servira à apprendre les prénoms et à retrouver ses affaires.
L’enseignant ne les quitte pas de la journée durant les deux premières
semaines (…)
0 L’importance des grands bonheurs et des
petits malheurs des premières journées
Pour être dans la
« bonne » ZPA des petits, il faut tout leur expliquer, à chaque
déplacement, à chaque consigne
(…) D’où l’importance du
TOUJOURS : « les papas et mamans reviennent toujours chercher les enfants (…)
Et il ne faut s’adresser à un
petit qu’en position accroupie.
C’est là que se joue la relation.
A la fin des deux premières
semaines, chaque enfant doit avoir sa photo
avec prénom dessous, tapé au
traitement de texte, à son porte-manteau, sur son casier, sur le tableau
vertical des présences. Et il ne faut laisser aucun enfant sans ces symboles de
son existence de membre de la communauté-classe.
Les grands bonheurs des premières
journées sont les « premières fois ». Il faut les survaloriser, devant le groupe quand c’est un
apprentissage « scolaire » (trouver son prénom, (…)), en privé quand c’est un exploit
affectif.
Les petits malheurs sont liés le
plus souvent à des conflits entre enfants, (…) un pipi qui fait honte (…) Dans
tous les cas :
-
le maître ne crie jamais, il reste calme, il
explique sereinement mais clairement ce qu’il comprend et il tranquillise les
enfants.
-
Il utilise des outils pour représenter le temps qui s’écoule.
Ex :
jeu du doudou électronique (sur écran ordinateur avec photo des enfants, on
clique et on a un message audio des parents)
Formation
Les jeux chez les petits (2 à 4 ans)
Ces jeux sont symboliques,
au sens où ils font exister des « mondes » que les enfants n’ont pas
sous les yeux. D’où leur importance.
Ø
Les
jeux de cache, de quelques mois à 2 ans, parfois plus tard
(caché-
le voilà)
(…) En maternelle, il suffit de jouer à ces
jeux et vous saurez vite qui en a besoin : les enfants qui ne s’en lassent
pas.
Ø Les jeux réversibles
Les seconds jeux sont du même ordre car ils
ne finissent jamais, ce qui énervent parfois les adultes. Pourtant ils sont
eux-aussi très importants. (…)
En maternelle, avec peu de moyens, les
possibilités sont innombrables : emplir/vider, enfiler/défaire,
allumer/éteindre, ouvrir/fermer. Tout ça met les enfants en condition d’agir
sur le monde et d’être eux-mêmes les agents de transformations : ça leur
donne du pouvoir.
Ø Les jeux de faire semblant,
à parti d’objets similaires au réel
En maternelle, la plupart des coins-jeux
Ø Les jeux de faire semblant,
à parti d’objets mais avec détournement
…L’enfant attribue une signification analogique à l’objet et le relie à
un scénario.
En maternelle, l’enseignant qui observe un enfant capable de ces jeux
sophistiqués possède une évaluation
très positive de son développement.
(…)
lorsqu’un enfant dit que la mascotte a mangé tout le chocolat, il sait très
bien qu’il est dans du vrai-faux. Il faut prendre garde à ne pas basculer dans
le fantastique qui pourrait l’effrayer. Mieux vaut être toujours très clair.
Comme lorsqu’un maître joue à être le loup : « je vais faire semblant
d’être le loup, et vous savez que c’est pour jouer, oh non non, je ne suis pas
un loup, c’est juste pour jouer. » Si certains enfants ont peur, il faut
arrêter.
2.1.B. L’accompagnement de certains enfants et de
leurs familles
L’école maternelle est un lieu de prévention des troubles du
développement que peuvent connaître des enfants. La règle est toujours la même
pour l’enseignant : d’abord bien observer l’enfant, dont le comportement
ou le langage semble « décalé », en parler au directeur, au RASED, au
médecin PMI, à une assistante sociale selon le cas. L’avis d’autres
professionnels est précieux. En parler aux parents est la dernière étape car
elle est la plus délicate. Afin d’éviter toute maladresse, il est bon de faire
comme s’il s’agissait de son propre enfant et de se demander : « qu’est-ce
que je ne pourrais pas entendre ? qu’est-ce que je pourrais entendre ? »
(…)
Quand un
enfant est en intégration avec projet éducatif, on l’explique aux enfants de la
classe, on présente l’AVS, on insiste sur le fait qu’il ne fait pas exprès de …
extraits de Langage et école maternelle, Mireille Brigaudiot, ed. Retz
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